
Un court extrait du tome 2 de « Joue avec moi » :
« Désobéir » ou l’art de provoquer une petite mise à l’épreuve dont il serait difficile de déterminer qui pourrait en être le plus satisfait...
(…)
— J’aime tellement t’entendre comme je viens de le faire, qu’il me serait frustrant de rater un seul de tes orgasmes, de ne pas être là, tout près de toi pour t’entendre basculer comme tu le fais. Tu es si sensuelle, si indécente à en redemander. J’ai même envie de te l’interdire, tu sais… De d’interdire de jouir sans moi… mmm… Rose ? Qu’en dis-tu ? Tu ferais ça pour moi ?
— Je ne sais pas…
— Et si on essayait aujourd’hui ? Le temps d’une journée, cela devrait t’être facile d’observer cette règle, tout de même ? Mmm ?
— Je crois, oui…
Nicolas m’embrasse furtivement et se glisse hors du lit sans trop soulever les draps. Il fait froid dans la chambre. Je me love à sa place encore chaude. c’est fou comme j’ai toujours envie de lui. Il doit partir tôt ce matin. Bien plus tôt que moi. Il fait très vite pour se préparer et passe par la cuisine pour se préparer du café qu’il emporte dans un thermos. Je sens la chaleur de son breuvage lorsqu’il vient m’embrasser avant son départ. J’aime toujours autant sa bouche de fou : ses lèvres si douces qui prononcent des obscénités, plus indécentes les unes que les autres, sur le ton de la récitation de l’annuaire. Ferme, impitoyable, déterminé, raffiné et doux à souhait il est irrésistible.
— À ce soir, donc. Pas avant 20 heures, le temps de rentrer… Je compte sur toi ? Débuter par une journée pour s’approprier une règle, ce n’est pas si exigeant, si ?
C’est de la provocation ça, non ?Ou la proposition paisible d’un jeu qui gagnera peut-être à se corser ?… Il me défie… Son p’tit jeu titille mes envies et agace mes sens. Une heure devant moi avant d’avoir à me lever. Hors de question de quitter la chaleur du lit plus tôt que prévu. Surtout sans en profiter. C’est malin… J’ai cette envie de jouer qui ne me quitte pas désormais. Une envie impérieuse, souveraine. Le réveil affiche 6h12, Nicolas doit déjà être dans les transports. Pas la peine d’espérer le joindre au téléphone. Par contre, la perspective d’être entendue sans qu’il ne puisse répondre… oui, c’est la peine. Je me sens d’humeur provocatrice et assez audacieuse, je dois dire. J’ai envie non seulement de jouer, mais qui plus est de gagner. Je veux aiguillonner ses sens, le faire plier, le sentir capituler lentement, vaincu ; et moi, insolente, être la maîtresse étourdissante de son jeu. J’ai envie de lui… Rien que l’idée de me faire entendre me rend liquide. C’est terrible et absolument délicieux de sentir l’empreinte de son désir en moi, sa prétention, celle que je pourrais bien lui faire entendre. Lorsque j’attrape mon téléphone et enclenche l’enregistrement, c’est indescriptible ; mon envie de lui me brûle, toute condensée à la plus infime de mes extrémités, la plus sensible, celle qu’il chauffe et manie du bout de sa langue. Mon bas-ventre fond, traversé par de touts petits spasmes qui réclament de devenir toujours plus grands. L’enregistrement est enclenché : C’est le bruissement des draps qu’il entendra en premier, mon petit rire étouffé aussi : mon amusement et un peu de ma victoire par anticipation… On ne doit pas percevoir que je mordille mes lèvres comme je le fais, il entendra seulement ma respiration lente et profonde. Que c’est bon de prendre un peu de mal en patience… la morsure de l’attente. Je sais que je ne dois pas sucer mes doigts trop longtemps si je veux qu’il m’entende distinctement : ils sont entre mes cuisses désormais et s’apprêtent à jouer sans modération. D’une voix douce, féline et subversive :
« Nicolas ? Nicolas… Tu me manques beaucoup, tu sais… Tu me manques tellement que je suis trempée… et depuis presque une demi-heure. Cela fait déjà trop longtemps que j’ai très envie de toi. Une envie plutôt furieuse, tu vois… Et tu sais, je crois que je ne parviens pas à rester très sage. Hum Nicolas, j’ai très envie de te désobéir, vraiment… Tu m’en veux ? Je ne suis pas désolée, tu sais.
Je veux te faire entendre ce que je fais… Est-ce que c’est audible, ça ? Tu entends comme je pense à toi ?… »
Je relève mon top : mes seins jaillissent, immédiatement saisis par le frais de la chambre.
« Hum Nicolas, mes seins bandent, tu sais…. »
S’enivrer ainsi est une chose délicieuse ; mais le dire, l’annoncer et le balancer à celui qui nous l’a interdit… Les mots deviennent soudainement si faibles… Mon plaisir est fulgurant ; mon appétit toujours plus grand. Soumise et prédatrice, les sens ravagés :
« Nicolas, je vais venir, je veux jouir… je veux te le faire entendre. Hum.. Nicolas, Nico… Promets-moi de me punir, hein ? Promets-moi, hum… »
J’approche lentement du précipice, je me sens basculer, prête à sombrer sans retenue. La volupté me brûle, je cède à un plaisir cuisant dont je ne perçois que les premières lames, lentes et
irrésistiblement attirantes, dangereuses, faussement tranquilles, avant leur déferlement. L’extase me prend toute entière, la ferveur de ses désirs y règne ; le délice est mon maître. Mon extase s’attarde, le plaisir se prolonge. Ma jouissance est longue, lente, intense et sourde. Je suis épuisée.
Avant de l’envoyer, je joins quelques mots au message contenant l’audio :
« Promets-moi de me punir… »
Le déroulement de cette journée n’a clairement pas été habituel. Quoi que je fasse, le temps est suspendu à l’apparition de deux petits traits qui ne veulent pas bleuir sur Whatsapp. Ce n’est qu’après 18 heures qu’une sorte de frisson m’a saisi, lorsque je me suis aperçue de l’accusé de lecture de mon message. Depuis, je trépigne comme une gamine. Et cela m’amuse beaucoup. J’aime tant le chercher, le faire craquer, le voir céder. Sa main de fer qui devient velours, la brutalité de ses envies qui fond en une chaleur douce et tendre. Je pourrais payer très cher pour voir sa tête lors de l’écoute de mon message… et pas que sa tête d’ailleurs…